
Depuis maintenant 3 ans, le nombre d’applications de décryptage alimentaire s’accroît, tout comme l’intérêt du grand public pour l’utilisation de ce type d’outils. Une application de décryptage alimentaire permet à son utilisateur de scanner ou de rechercher un produit pour connaître ses caractéristiques et sa qualité nutritionnelle via une note globale. 53 % des Français connaissent aujourd’hui au moins une application alimentaire et ils sont 33 % à en avoir déjà utilisé une, dont 1/3 ont essayé et arrêté de les utiliser (8 % d’abandonnistes).
Cela laisse encore aujourd’hui 25 % d’utilisateurs d’applications alimentaires en France. Parmi ces utilisateurs actuels, 76 % l’utilisent depuis moins d’un an, ce qui souligne le caractère très récent de ce phénomène.
Lancée en 2017, l’application Yuka est certainement le « best-seller ». C’est l’application la plus connue (43 % des Français) et la plus utilisée (22 %), loin devant Open Food Facts créée en 2013 et première application de cette longue série (7 % de notoriété et 2,7 % d’utilisateurs).
Concernant le profil des utilisateurs d’applications, on note un fort atypisme en comparaison de la population française sur les 35-49 ans (30 % des utilisateurs), les CSP+ (21 % d’utilisateurs) et la région parisienne (23 % d’utilisateurs). Les familles utilisent donc davantage ce type d’applications alors que les millénials pèsent pour 26 % des utilisateurs.
Les applications sont autant utilisées à domicile qu’en magasin pour plus de 90 % des utilisateurs et l’utilisation se fait en grande majorité plusieurs fois par mois. Cependant, pour les aficionados qui utilisent systématiquement les applications, l’utilisation a plutôt lieu en magasin lors de l’acte d’achat.
Les utilisateurs accordent une confiance élevée de près de 8/10 aux résultats apportés par les applications, avec 65 % d’entre eux qui donnent une notre supérieure à 8, tandis que les nonutilisateurs qui connaissent les applis n’accordent qu’une confiance moyenne (5,9/10) et sont 41 % à ne pas faire confiance aux résultats. Il y a donc encore une certaine méfiance vis-à-vis de ces applications.
C’est la composition des produits qui est le critère d’évaluation le plus important : présence d’additifs, quantité de sucre, de sel, de graisse, de certains ingrédients (comme l’huile de palme, le gluten). Des critères en lien avec la santé donc, tandis que l’origine, la traçabilité du produit ou la présence de label (bio…) passent au second plan.
L’application alimentaire est principalement utilisée pour évaluer les produits ultratransformés (les plats cuisinés, les gâteaux/biscuits sucrés…), car c’est dans ces produits-là que la présence d’additifs, de sucre, de graisse est plus probable, et dans une bien moindre mesure les produits bruts tels que les viandes rouges ou blanches.
On observe un impact réel des applications sur les habitudes d’achat de produits alimentaires puisque plus de 1/3 des utilisateurs changent de marque si le résultat n’est pas conforme. C’est pour les produits végans que la sanction est la plus importante (51 % des utilisateurs vont changer de marque).
On note 2 profils d’utilisateurs différents : une population qui va avoir un usage informatif de ces applications et va continuer à acheter les produits même si la note n’est pas conforme à ses attentes ; et une population plus engagée, plus « extrême », qui va arrêter d’acheter le produit ou s’orienter vers une autre catégorie de produits.
Parallèlement, ce sont aussi les produits transformés qui sont le plus impactés quant au comportement d’achat si le résultat n’est pas conforme aux attentes des consommateurs, alors que pour les produits bruts, les utilisateurs vont être plus nombreux à continuer à les acheter.
D'après l'enquête Ifop pour Charal « Usage et impact des applications alimentaires sur l’alimentation des Français » réalisée en octobre 2019.